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Zoom Afrique du 1er septembre 2020

Éthiopie : les USA lancent la guerre de l'eau ?

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L’actualité en Afrique :

  • Achoura/Afrique : la communauté musulmane a commémoré Achoura
  • RDC : Haut-Uele/Infrastructures : Norbert Mandana annonce la commande d’un nouveau lot des engins 
  • Le Burkina Faso annonce la construction de son tout premier satellite, baptisé Burkina-Sat1

 

Les analyses de la rédaction :

1. Au Mali, suite à la situation actuelle, certains ne semblent pas être concernés par les évènements.

Les multinationales continuent de mener leur bonhomme de chemin en Afrique, peu importe la situation économique, sociale, sécuritaire.

Mali Lithium, dont le siège social se trouve en Australie, a acquis auprès d’AngloGold Ashanti et Barrick, 80 % de participations sur la mine d’or malienne Morila pour une somme comprise entre 22 et 27 millions $. Au moment où l’or jaune affole les compteurs, cette transaction devrait l’aider à générer des revenus pour financer ses autres projets.

La compagnie minière Mali Lithium Ltd (MLL), est désormais un producteur d’or en Afrique de l’Ouest. Elle a en effet annoncé ce lundi 31 août 2020, la conclusion d’un accord avec AngloGold Ashanti et Barrick pour l’acquisition de 80 % d’intérêts dans la mine d’or Morila au Mali. La transaction, d’un montant compris entre 22 et 27 millions $, reste néanmoins soumise à l’approbation gouvernementale et devrait être bouclée d’ici octobre 2020.

« Nous sommes enthousiastes à l’idée d’acquérir une mine du calibre de Morila, avec sa production passée et ses ressources minérales de 8,7 millions d’onces d’or. Il s’agit d’une acquisition véritablement transformatrice pour la société, car nous devenons un producteur d’or », s’est réjoui Alistair Cowden (photo), président exécutif de la compagnie.

MLL estime actuellement que le projet héberge des ressources minérales de 32 millions de tonnes titrant 1,26 g/t d’or soit 1,3 million d’onces. Elle compte accroître cette ressource grâce au démarrage d’une campagne de forages sous peu ainsi qu’à l’intégration du gisement d’or Koting, situé sur son projet Massigui, adjacent à la Morila. Un nouveau plan minier intégrant les nouvelles estimations ainsi que le prix actuel de l’or est déjà en cours de préparation.

Pour rappel, outre Massigui, Mali Lithium contrôle au Mali le projet aurifère Dankassa ainsi que son actif phare, le projet de lithium Goulamina. Cette acquisition, conjuguée à l’excellent prix de l’or depuis plusieurs mois, place la société en bonne voie pour générer des revenus tout en poursuivant le développement de son portefeuille de projets. 

Il est important de préciser que dans ce genre de projet, les Maliens ne touchent absolument aucun bénéfice n’est tiré de ces exploitations minières. Dans le contexte actuel de la situation politique et surtout le régime de sanction que la CEDEAO a instauré lorsque le coup d’État a eu lieu, qui touche en premier lien les agriculteurs, ce genre d’acquisition, comme celui de Mali Lithium n’est peut-être pas très appropriée. En fait, il n’est jamais approprié. Et pour cause, le fait que les pays d’Afrique se retrouvent dans des situations précaires notamment à cause de l’exploitation des ressources injuste et immorale démontre tout simplement le mépris proprement dit du néocolonialisme moderne avec un discours dénigrant faisant croire que ces exploitations se font dans l’intérêt des Africains ou encore que les Africains n’ont pas le matériel nécessaire pour exploiter leur propre ressource eux-mêmes ou bien même que le continent est tellement endetté qu’il doit rembourser ses dettes interminables en offrant ses ressources naturelles aux pays occidentaux. Le partenariat gagnant-gagnant est un schéma qui se met de plus en plus en place, et c’est ce que recherche le continent africain tout comme les pays du monde entier.

 

2. Le chantage à l’américaine bat son plein : les États-Unis s’en prennent maintenant à l’Éthiopie

Le chantage à l’américaine bat son plein. Les États-Unis s’en prennent maintenant à l’Éthiopie en menaçant de couper son aide au développement.

L’Éthiopie soupçonne les USA de vouloir la priver de 130 millions $ d’aide au développement pour faire pression sur elle dans le cadre des discussions sur le barrage de la Grande Renaissance (GERD). Alors que les négociations vont d’impasses en impasses, le remplissage du barrage se poursuit.

Le barrage est construit sur fonds propres pour plus de 4 milliards $ sur le Nil bleu, dont l’Égypte est tributaire pour son alimentation en eau douce. Elle craint en effet que son approvisionnement en eau soit compromis. L’Éthiopie pour sa part estime qu’il n’en sera rien et qu’elle a le droit d’utiliser les ressources de son territoire pour son développement. Ce qui est légitime. Les négociations entamées depuis 2016, sous l’égide de plusieurs médiateurs dont les États-Unis début 2020, pour parvenir à un accord entre les deux pays n’ont toujours pas abouti. En attendant, l’Éthiopie a démarré le remplissage du barrage durant le mois de juillet dernier. Mais visiblement le fait que l’Éthiopie utilise ses propres ressources a l’air de déranger Washington pour mettre une telle pression à Addis-Abeba. Cela dit, est-ce que dans ce dossier les États-Unis prennent parti pour l’Égypte, ou c’est vraiment un prétexte pour pouvoir envoyer des coups à l’Éthiopie ?

Fitsum Arega, l’ambassadeur d’Éthiopie aux États-Unis, a tweeté lundi, affirmant qu’il avait entendu dire que la réduction des secours était liée au grand barrage de la Renaissance éthiopienne et que des éclaircissements seraient attendus des États-Unis plus tard lundi. Il a ajouté que son pays est déterminé à achever le barrage, affirmant que « nous sortirons l’Éthiopie de l’obscurité ».

La réduction prévue a été rapportée par Foreign Policy jeudi soir et a provoqué des remous parmi certains en Éthiopie, un compagnon de sécurité régional du porte-parole du département d’État américain a déclaré vendredi qu’ils n’avaient « actuellement » aucune annonce concernant l’aide américaine.

Le porte-parole a ajouté que « nous pensons que le passé de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Soudan montre qu’il est encore possible de parvenir à un accord équilibré et équitable d’une manière qui prend en compte les intérêts des trois pays. … Nous réaffirmons notre engagement à rester impliqués avec les trois pays jusqu’à ce qu’ils parviennent à un accord ».

Le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique a créé de graves tensions avec l’Égypte, qu’elle a qualifiée de menace existentielle, et craint que la part du pays dans les eaux du Nil diminue. L’Éthiopie affirme que le barrage de 4,6 milliards de dollars sera un moteur de développement qui sortira des millions de personnes de la pauvreté. Le Soudan, au centre, est préoccupé par les effets sur ses propres barrages, bien qu’il bénéficie d’un accès à une électricité bon marché.

Le pape François a récemment exhorté l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan à poursuivre les pourparlers au milieu des préoccupations régionales selon lesquelles le différend pourrait conduire à un conflit militaire. Ce qui pourrait intéresser les États-Unis et même Israël, qui s’est forgé une réputation de vendeur d’armes en Afrique. Les États-Unis ont tenté de jouer un rôle de médiateur dans les discussions plus tôt cette année, mais l’Éthiopie s’est éloignée au milieu d’accusations selon lesquelles Washington prenait le parti de l’Égypte.

Le réservoir de 74 milliards de mètres cubes du barrage a été rempli pour la première fois en juillet, ce que le gouvernement éthiopien a célébré et attribué aux fortes pluies. L’Éthiopie avait déclaré qu’elle remplirait le barrage avec ou sans accord avec l’Égypte et le Soudan ou encore les États-Unis. Tout ce qui se rapporte à un développement sur le continent africain est contesté par l’Occident. Certains veulent absolument que la déstabilisation continue dans la Corne de l’Afrique afin de garder une présence militaire sur place et de pouvoir vendre des armes plus facilement aux différentes parties en lice en menaçant de couper leur aide au développement.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV